Le Loup Pendu - Déjà 10 ans

Au bas d'un petit chemin caillouteux, lorsqu'on quitte la nationale qui mène de Tours au  Mans, à Luceau en France se trouve le domaine du « Loup Pendu », étendu sur un hectare.

Son nom suffit à faire frémir et rappeler de vieilles légendes. De « Loup Pendu » on ne connaît peu de choses. Il est mentionné  dans des écrits relatant un baptême de cloches à Mayet en avril 1699. Mais le domaine est plus ancien. Son propriétaire s 'appelait Pierre Guyot de la Poterie seigneur de Loupendu. L'origine de son nom reste mystérieux, tout comme sa construction et son rôle dans la région. Si la demeure actuelle peut être  datée des XVIIe et XVIIIe siècles, les historiens s'accordent pour dire qu'elle fut élevée sur de très  vieilles fondations. Certains émettent l'hypothèse que son pigeonnier ne serait en fait qu'une ancienne tour fortifiée. L'ouvrage aurait pu faire partie d'un système de défense avancé de Château-du Loir.  Pour expliquer sa situation géographique inhabituelle, il est impératif de rappeler que la route de Tours passait à cette époque dans la vallée (donc tout près du manoir) et non pas sur le plateau comme aujourd'hui. De plus, la bâtisse était adossé à la forêt de Bercé, impénétrable, qui venait beaucoup plus près de Château du Loir.

Au bas d'un petit chemin caillouteux, lorsqu'on quitte la nationale qui mène de Tours au  Mans, à Luceau en France se trouve le domaine du « Loup Pendu », étendu sur un hectare.

Dépose de la charpente

C'est précisément cette année 1998 où le propriétaire M Berthon contacte la société pour établir un diagnostic. Sur cette base une étude chiffrée est alors réalisée. Dans le même temps une entreprise de Couverture Glot fils à Connérré (Sarthe, France) et une autre de Taille de Pierre l'Entreprise de Michel  Osouf  réalisent les études complémentaires permettant d'évaluer le montant  total des travaux à engager pour restaurer  le pigeonnier.  Les fonds nécessaires pour ces travaux sont  très importants au regard  des moyens que M Berthon peut mettre immédiatement à  disposition.
Il est donc décidé de mener en concertation deux grandes phases qui seront décisives dans le sauvetage de cet édifice.  Premièrement nous proposons de le déposer entièrement avant qu'il ne s'écroule et que dans sa chute des désordres  supplémentaires ne viennent s'ajouter à ceux nombreux déjà existants. Il est d'ailleurs permis de penser  que la tempête de décembre 1999  lui aurait sans doute été fatale. L'entreprise  réalise la dépose en novembre 1998, effectue des relevés et met en conservation, dans les ateliers de Charpente Cénomane à Requeil (France), les bois qui pourront être réutilisés lors de la restauration à l'identique. Deuxièmement Monsieur  Berthon décide de partir à la recherche d'aides financières au près des pouvoirs publics en attirant leur attention sur la pertinence  de ce projet de restauration. Au terme de 3 années de ce difficile challenge environ 60% des travaux seront aidés par la DRAC, le Département de la Sarthe et même l'Europe.

Inventaire des bois

Suite au démontage en 1998 et après quatre années de stockage il était indispensable de procéder à un inventaire détaillé des bois déposés et de faire le bilan sanitaire complet. Nous avions pris le soins de faire un relevé. Un plan précis avait été réalisé dès la première année et surtout de nombreux documents photographiques nous ont permis de commencer ce long travail de restauration. Il est utile de souligner que les propriétaires du Loup Pendu se sont investis dans cette phase de relevé et production de plans en produisant des plans DAO 3 D que vous pourrez découvrir dans ce dossier.

Trois charpentiers vont se frotter à ce travail de reconstitution pendant plus d’un mois.

Préparation des bois et piquage

Après cet état des lieux moins de 10% des bois démontés sur le chantier seront réutilisés. Néanmoins pour garder la trace et la mémoire de l’édifice ancien nous conservons dans chaque partie de la charpente une pièce ancienne. Ainsi nous avons la certitude d’avoir refait le chantier à l’identique. Les techniques d’usinages des bois seront naturellement différentes de l’origine mais les charpentiers doivent à ce moment précis faire preuve de connaissances des techniques anciennes d’assemblage, et avoir de solides références en matière d’histoire de l’art et de culture du métier de charpentier. Ils doivent également être précis dans ces gestes ancestraux presque oubliés aujourd’hui. Ils vont à travers ce travail de restauration devoir mettre tout leur cœur et leur talent au service de leur métier.

Commence alors un long travail de traçage de pièces de bois anciennes avec des neuves. L ‘enrayure basse puis les fermes et demi - fermes sont taillées les unes après les autres. Une épure est tracée au sol à l’échelle 1 à partir des plans et des relevés en notre possession. Il n’est pas inutile à ces moments d’avoir à portée de main un fond documentaire et photographique important pour valider les types d’assemblages qu’il faudra ensuite tailler. Lors de la mise «dedans» sur épure et après une ultime vérification le perçage à tire s’effectue et les pièces de bois sont alors terminées et prêtes à retourner sur le chantier.

Remontage à blanc

Avant de reposer sur site l’édifice il est entièrement remonté à blanc pour vérifier la cohérence de l’ensemble. Les derniers ajustements peuvent être fait près de l’atelier avec tout le matériel nécessaire à portée de main.

Taille de pierre des lucarnes

Avant de reposer sur site l’édifice il est entièrement remonté à blanc pour vérifier la cohérence de l’ensemble. Les derniers ajustements peuvent être fait près de l’atelier avec tout le matériel nécessaire à portée de main.

Dossier de plans

Repose sur site

Vendredi 20 septembre 2002
Après un dernier démontage aux ateliers de Requeil, l’ensemble du Pigeonnier est transporté pièce par pièce à pied d’œuvre. Seul le fût est resté assemblé. Le chantier est distant d’environ 20 kms. Le remontage complet est prévu le jour des portes ouvertes des édifices classés, une date symbolique. En France, ce sera la journée du patrimoine du 21 septembre 2002.
L’enrayure basse sera posée sur les deux travées de sablières la veille, le 20 septembre, pour être certain de remonter l’ensemble dans la seule journée du samedi.